SÉCURITÉ & CONTEXTE HUMANITAIRE
Quatre ans après la déclaration unilatérale d’indépendance prononcée par les séparatistes camerounais, la crise anglophone dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun (NWSW) connaît une dynamique volatile et imprévisible.
Depuis le déclenchement du conflit en octobre 2017, les attaques contre les forces gouvernementales se sont multipliées et sont devenues également de plus en plus complexes. Cela a été mis en évidence par les stratégies et les moyens utilisés par les belligérants (IED plus élaborés, RPG, entre autres). En outre, on assiste à une fragmentation progressive du paysage sécuritaire, conduisant à des affrontements de plus en plus nombreux entre les différentes factions des groupes séparatistes.
Quant à la Division Lebialem, située dans la région du Sud-Ouest, elle est contrôlée par un seul groupe, les Dragons Rouges de Lebialem. Si l’on regarde les incidents de sécurité signalés par l’INSO du 14 janvier au 24 mars 2022, sur 275 incidents signalés dans les deux régions anglophones, il y en a eu 78 dans le Sud-Ouest (28,4%), dont un seul en la Division Lebialem (0,4%). ALIMA et DEMTOU Humanitaire estiment que le contrôle de la zone par le GANE, qui a entraîné l’exode d’un grand nombre de représentants de l’État, pourrait justifier ce nombre relativement faible d’incidents sécuritaires.
Depuis 2017, la crise qui touche les régions du Nord-Ouest du Cameroun a considérablement perturbé le système de santé de ces régions. La crise a eu un impact sur les services sociaux de base, notamment la santé et l’éducation.
Globalement, l’accès aux bénéficiaires reste très limité dans la région du Sud-Ouest, et plus particulièrement dans le département de Lebialem, en raison de la forte insécurité, des confinements récurrents, des villes fantômes et de la fermeture de certaines routes pour des périodes courtes et longues. En outre, les travailleurs humanitaires et les activités humanitaires ainsi que les infrastructures de base (telles que les écoles et les centres de santé) sont devenus la cible des attaques du GANE. Néanmoins, étant donné que la division de Lebialem est actuellement sous le contrôle des seuls Dragons Rouges de Lebialem, les négociations pour l’accès humanitaire pourraient être plus faciles à maintenir que dans d’autres divisions du Sud-Ouest, où opèrent plusieurs groupes armés.
Dans le Nord-Ouest (NW), ALIMA a l’intention de mettre en œuvre un projet avec deux interventions : une intervention d’urgence à court terme et une réponse et une atténuation du COVID 19. Alors que la mission exploratoire aidera l’organisation à comprendre les besoins médicaux exacts de la population sur le terrain, la seconde visera à renforcer les stratégies de lutte contre la pandémie de COVID-19. Les activités dans le Nord-Ouest comprendront la formation des agents de santé ainsi que l’atténuation de l’accès de la population affectée aux soins de santé primaires, obstétricaux et médicaux. interventions gynécologiques, pédiatriques et nutritionnelles. Le projet cible les personnes déplacées internes, la communauté d’accueil et d’autres populations à risque.
Lieu de la mission : Cameroun, Sud-Est, Bamenda.
LIENS FONCTIONNELS ET HIÉRARCHIQUES