Pays : Tchad, Moussoro
Contexte :
Pays enclavé et parmi les plus vastes d’Afrique, le Tchad fait partie des pays les plus pauvres du monde et occupe la 186ème place sur 188ème pays sur le classement de l’Indice de Développement Humain – 2016 contre des classements respectifs de 185/188 en 2015 et 184/188 en 2014. En effet, l’espérance de vie à la naissance est de 49 ans (47 ans pour les hommes, 51 ans pour les femmes) et le taux de mortalité des enfants <5ans est parmi les plus dramatiques au monde soit 173 pour 1000 soit une proportion de 17%. Plus de la moitié de la population tchadienne vit en dessous du seuil de la pauvreté. Il faut également souligner que le Tchad, fait face depuis les années 1990 à des crises humanitaires et cycliques (notamment liées au contexte sécuritaire du Tchad et l’incidence des crises régionales, mais également à des crises chroniques d’insécurité nutritionnelle et alimentaire).
La situation humanitaire au Tchad s’articule autour de quatre grandes thématiques en termes de besoins des populations touchées (déplacées internes, réfugiés, mais également l’incidence sur les populations autochtones des zones d’accueil) : Les taux élevés de mortalité, notamment materno-infantile, et de morbidité, l’insécurité nutritionnelle et alimentaire, la couverture sanitaire, la crise sécuritaire et humanitaire dans la région du lac Tchad et les mouvements de population et les catastrophes naturelles sont des indicateurs forts de vulnérabilité. Ces besoins humanitaires aggravent la vulnérabilité des populations liée au contexte de pauvreté et de sous-développement amplifié par un contexte de réduction de ressources budgétaires au niveau de l’Etat tchadien notamment liée à la chute du cours du baril du pétrole. De plus, un certain nombre de facteurs ponctuels font régulièrement basculer cette crise structurelle en crise conjoncturelle (épidémies, déficit pluviométrique, mauvaise récolte).
Par ailleurs, le pays s’inscrit dans un contexte régional politique et sécuritaire volatile et fragile qui interfère sur une situation politique, économique, sécuritaire et humanitaire interne déjà délicate. Au titre de ces menaces régionales, figurent les conséquences des activités criminelles de la secte islamiste Boko Haram au Nigéria, Cameroun, Niger voisins ainsi que dans la zone tchadienne du Lac et les effets des conflits en Libye et en RCA. La zone du Lac, depuis 2013 fait face à un afflux des réfugiés Nigérians et des retournés tchadiens vivant au Nigéria qui fuient les attaques répétées et les exactions de Boko Haram dans le Nord-Est du Nigeria. Depuis 2016, avec les déplacements internes massifs des populations des zones frontalières avec le Nigeria vers les zones plus sécurisées côté tchadien, une mobilisation plus importante des acteurs humanitaires et des bailleurs de fonds a été observée. Par ailleurs, en 2017, l’enquête SMART a souligné une détérioration de la situation nutritionnelle dans la région du Lac, avec 18,1% de malnutrition aigüe globale dont 3,4% de malnutrition aigüe sévère. A l’échelle des quatre pays touchés par les conséquences des violences liées à Boko Haram, on mène des réponses aux besoins en coordination avec les autres acteurs.
Au Tchad, la gravité de la situation humanitaire s’explique par plusieurs facteurs?: taux de mortalité infantile élevé, insécurité nutritionnelle, insuffisance de la couverture sanitaire, instabilité et risques sécuritaires, mouvements de population fluctuants et catastrophes naturelles récurrentes. Par ailleurs, le pays est également affecté par le conflit régional qui secoue le bassin du lac Tchad. Les interventions d’Action contre la Faim remontent aux années 1982 dans la région du Kanem et sont associées aux différentes crises sanitaires et nutritionnelles qu’a connues le pays. Depuis 2011, ACF au Tchad place la prévention, la détection et la prise en charge de la malnutrition aiguë sévère au cœur de son intervention. ACF a confirmé en 2015 sa volonté de baser son analyse sur une approche d’intégration de la prise en charge au sein du système de santé mais aussi en les appuyant avec une composante pratique de soin de santé primaires, de santé mentale et des projets de sécurité alimentaire.
L’intervention ACF au Tchad vise à garantir la sécurité nutritionnelle des populations au travers des programmes dans les domaines de la nutrition & santé, de la santé mentale & des pratiques de soins, de la sécurité alimentaire & des moyens d’existence, de l’eau, assainissement et hygiène, et de la gestion des désastres tout en mettant l’accent sur un travail de plaidoyer humanitaire transversal auprès des parties prenantes de ces secteurs.
Nos programmes s’intègrent dans la stratégie 2020 d’ACF au Tchad qui se décline sur 3 grands axes :
- Contribuer aux réponses aux crises et urgences humanitaires sur l’ensemble du territoire tchadien ;
- Contribuer au renforcement de la sécurité nutritionnelle des populations en adressant les causes immédiates et sous-jacentes de la sous nutrition et en améliorant l’accessibilité aux services de base ;
- Soutenir les enjeux structurels liés à la sécurité nutritionnelle des populations.
Vous serez basé à Moussoro. Ce poste est unique car il s’agit de seul poste d’expatrié sur la base, mais vous managerez 5 personnes en direct et travaillerez en collaboration avec la coordination et les différents partenaires des ONG, et de l’Etat. Vous serez en charge d’accompagner le processus de nationalisation de la mission.