L’Unesco recrute un consultant évaluation diagnostique ressources éducatives (aspects pédagogiques et matériel), Dakar, Sénégal
Secteur de tutelle : Field Office
Lieu d’affectation : Dakar
Catégorie d’emplois : Éducation
Type de contrat : Personnel non permanent
Durée du contrat : De 1 à 6 mois
Recrutement ouvert à : Candidats externes
Clôture des candidatures (minuit heure de Paris) : 15-NOV-2020
Valeurs fondamentales de l’UNESCO : Engagement envers l’Organisation, intégrité, respect de la diversité, professionnalisme
Résumé des fonctions du poste :
Contexte de la mission :
Contexte global :
La pleine disponibilité des ressources éducatives au profit des établissements scolaires et des élèves du primaire et du secondaire est loin d’être assurée en Afrique subsaharienne. En effet, les manuels scolaires sont rares dans les établissements scolaires, en dépit de réels efforts nationaux soutenus par les bailleurs pour la production, l’achat et la distribution de manuels depuis deux décennies. Aucun pays d’Afrique francophone subsaharienne n’a pour le moment atteint l’objectif d’un manuel par enfant en lecture et en calcul au cycle primaire et cette pénurie est encore plus marquée au cycle secondaire. A cela s’ajoutent la faible qualité et pertinence des manuels au regard des programmes et souvent aussi leur faible utilisation effective par les enseignants ; le besoin de renforcement des compétences des enseignants et un contexte marqué par une dégradation des conditions d’apprentissage (sureffectif d’élèves, sous dotation en manuels, absence de mobilier scolaire). Par-dessus, la pandémie de la Covid-19 est apparue et a eu pour conséquence la fermeture des écoles dans la grande majorité des pays avec le développement d’un enseignement à distance et l’accès nécessaire des ressources éducatives à distance.
La situation relevée par rapport aux ressources éducatives trouve en partie son explication dans le fait que peu d’États disposent d’une politique nationale du livre scolaire et des ressources éducatives. On peut relever que différents modèles de production de livre scolaire et d’autres ressources éducatives existent en Afrique francophone avec des résultats variables en termes de qualité et de coûts de production. Certes, des compétences en matière d’édition privée existent dans les pays d’Afrique subsaharienne mais elles sont encore fragiles et peu exploitées. Enfin, le recours au numérique reste exceptionnel dans les établissements publics. Les ressources éducatives numériques, quasi absentes des écoles primaires africaines, sont très peu diffusées et utilisées dans les collèges ; seuls quelques lycées dans certains pays disposent de lieux dédiés, souvent une salle informatique. C’est pour pallier les différents défis susmentionnés que le projet d’appui à la production et à la diffusion de ressources éducatives pour les établissements scolaires et les élèves du primaire et du secondaire en Afrique subsaharienne francophone a été lancé, on en attend qu’il contribue à améliorer les résultats d’apprentissage grâce à l’utilisation de ressources éducatives matérielles et numériques variées, y compris de ressources éducatives libres (REL).
L’UNESCO est chargée de mettre en œuvre un projet sur les ressources éducatives en Afrique subsaharienne francophone financé par l’Agence Française de Développement. Cet accès aux ressources éducatives de qualité doit bien entendu tenir compte de la crise de la Covid-19 et de l’apprentissage à distance développé dans une multitude de pays.
Une des premières étapes de ce projet est de pouvoir mener une analyse diagnostique de la chaîne des ressources éducatives. Pour ce faire, il est nécessaire de développer une méthodologie d’analyse diagnostique qui tienne compte des pays d’Afrique subsaharienne francophones et qui sera testée dans trois pays pilotes. C’est l’objet de la présente mission.
Questions d’ordre pédagogique posées par la chaîne des ressources éducatives :
La disponibilité, dans l’école, de manuels scolaires ou d’autres supports d’apprentissage primaire et secondaire, peut contribuer à l’obtention de bons résultats mais n’y suffit pas. Des études et de nombreux témoignages montrent qu’il est fréquent que les manuels ne soient pas ou soient mal utilisés (Tony Read, Où sont passés tous les manuels scolaires ? Banque Mondiale 2016). L’ouvrage de M. Read renvoie même à deux études ayant contesté toute relation positive pour la plupart des élèves et ayant trouvé que les manuels scolaires, sous leur forme actuelle, n’améliorent pas l’apprentissage chez la plupart des élèves, mais n’ont d’effet que sur ceux qui avaient déjà de bons niveaux d’apprentissage.
Il s’agit d’un problème sérieux dont les origines peuvent être multiples et cumulées. De nombreuses questions se posent à ce sujet :
- La conception des manuels est-elle en cause ? Leurs contenus sont-ils en adéquation avec les utilisations que peuvent en faire l’enseignant et les élèves et avec l’organisation matérielle des salles et des écoles ? Sont-ils raisonnablement adaptés au niveau réel des élèves ?
- La formation des enseignants a-t-elle suffisamment porté sur l’emploi des diverses ressources éducatives ?
- Les écoles et les classes sont-elles en mesure de gérer facilement les stocks de manuels, leur distribution, leur collecte ? Sont-elles aidées ou accompagnées sur ces points ?
- Les manuels prescrits par les autorités sont-ils très éloignés dans leur conception de ceux que les familles qui le peuvent se procurent sur les marchés ?
- D’autres supports que des manuels sont-ils en usage dans les classes (planches murales, imagiers, fiches, cahiers d’écriture, supports granulaires de réalisation locale spécifiques à un sujet particulier, polycopiés réalisés et/ou vendus par les enseignants) ?
Enfin, le développement de l’accès documentaire numérique, grâce à la téléphonie mobile bon marché, fait évoluer les pratiques des élèves, des familles et des enseignants. Dans quelle mesure ces évolutions sont-elles accompagnées par les autorités ? Cette question se pose pour l’élaboration des contenus diffusés, pour l’équipement des établissements, pour la formation des enseignants, pour l’éducation des élèves enfin, qui sont sous le risque de l’imprudence face à des informations devenues subitement abondantes.
Descriptif de la mission :
Le consultant chargé des aspects pédagogiques contribue au développement de la méthodologie d’analyse diagnostique de la chaine des ressources éducatives, en collaboration avec le consultant en charge des aspects de planification et de programmation et sous la coordination du consultant en charge des aspects institutionnels et financiers.
Cette démarche d’analyse diagnostique doit être conçue de façon à pouvoir être mise en œuvre, sur ressources locales ou avec des appuis extérieurs limités, par des équipes nationales (éventuellement formées à cet effet). La démarche de diagnostic et les équipes nationales pourront s’appuyer sur des connaissances et des expertises à rechercher ou à développer et sur les expertises déjà existantes au sein d’institutions dont les missions ou les projets sont en relation avec les problématiques des ressources éducatives : le bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest (Sahel) qui est en charge de la mise en œuvre du projet, l’Institut Français (en charge également d’une partie du projet financé par l’AFD), les chargés de projets de l’Agence Française de Développement, l’Agence Universitaire de la Francophonie (en charge du programme APPRENDRE), l’Institut de la Francophonie pour l’Éducation et la Formation (en charge des programmes ses programmes sur l’Initiative francophone pour la formation à distance des maitres (IFADEM), l’Initiative « École et langues nationales » en Afrique (ELAN-Afrique) et de l’Appui aux innovations et réformes éducatives (PAIRE)), la CONFEMEN et son Programme d’analyse des systèmes éducatifs (PASEC), l’Institut International de Planification de l’Éducation de l’UNESCO (IIPE-UNESCO) et son bureau à Dakar pour l’Afrique avec son programme sur le pilotage de la qualité à l’enseignement de base.
Tâches du consultant :
Première phase, à distance :
Proposer une démarche réplicable et des indicateurs simples, pas nécessairement quantitatifs, permettant, dans un pays d’Afrique subsaharienne francophone :
- De caractériser les utilisations pratiques les plus courantes dans les classes des supports destinés aux élèves (en fréquence : sporadiques, occasionnelles, régulières ; en finalité : support de travail ou d’exercices individuels, exploitation collective d’exemples, d’illustrations, d’exercices, résumés à apprendre et mémorisation ; révisions ou approfondissements hors de la classe ; etc.). La méthodologie devra indiquer le moyen à retenir pour recueillir cette information : observations, entretiens avec des agents de supervision, questionnaire, autres, mix de plusieurs moyens ;
- De relever les procédés qui concourent au choix par les autorités des ressources pédagogiques prescrites (les spécifications précises de ces ressources pouvant être indiquées ou non dans les programmes scolaires) et à leur contenu (que les supports soient conçus par une institution publique nationale ou acquis sur marché) ;
- De relever si et dans quelle mesure les supports en usage comportent des indications claires et réalistes sur la façon dont ils peuvent être utilisés en classe ou hors de la classe ; de relever des exemples éventuels dans lesquels un support (manuel le plus souvent) est peu ou mal adapté à un emploi dans la classe ;
- De relever si les enseignants en poste reçoivent des indications pour l’emploi des supports, dans le cas où ceux-ci ne les donnent pas ;
- De relever les obstacles matériels les plus fréquents à la distribution des supports aux élèves et à leur gestion dans l’établissement ;
- De relever des éventuels exemples de supports créés et/ou dupliqués localement (planches murales, supports de leçons ou d’exercices), leur usage et les procédés ayant permis leur conception et leur fabrication ;
- De mesurer la proportion d’écoles et de collèges a) raccordés à l’électricité b) desservis par un signal de téléphonie mobile 3G ou plus ;
- De relever l’existence de pratiques de documentation numérique spontanée de la part des élèves et des enseignants dans les écoles et dans les collèges et leur connaissance et suivi par les structures administratives locales et nationales.
La démarche méthodologique devra décrire avec précision a) les observations à effectuer sur le suivi pédagogique de la chaine des ressources éducatives, de la conception ou du choix des supports à leur spécification dans les programmes et à l’accompagnement et à la formation des enseignants, b) les observations de terrain ou les recueils de perception à mener, c) la façon dont ces observations seront menées (étude de documents, entretiens, observation,…) d) les indicateurs quantitatifs ou qualitatifs permettant de rendre compte de ces observations e) les procédés par lesquels les informations recueillies peuvent être croisées et vérifiées et f) le format indicatif du rapport de diagnostic.
Cette démarche méthodologique devra être alignée avec les autres démarches relatives aux aspects de planification et programmation, et institutionnels et financiers. Enfin, la démarche méthodologique globale regroupant tous ces aspects sera discutée et améliorée au cours d’un atelier regroupant les organisations partenaires et un réseau d’experts sur le sujet..
Seconde phase, missions de terrain :
Une fois la démarche méthodologique sur les aspects pédagogiques et matériels mise de concert avec les autres consultants de l’équipe, il conviendra de tester la démarche globale dans trois pays (probablement le Sénégal, le Togo et le Burkina-Faso, ce dernier point étant à préciser au début de l’exécution de la mission). Cette mise en œuvre expérimentale débouchera sur d’éventuels ajustements dans la méthodologie proposée.
Troisième phase : ajustements et restitution :
A l’issue de la phase de test dans les trois pays pilotes, les consultants apporteront à la méthodologie de diagnostic les modifications dont les tests auront montré la nécessité. A ce titre, un atelier visant à finaliser la méthodologie globale et basée sur les expériences pays, se tiendra et regroupera les partenaires du projet ainsi que le réseau d’experts. Suite à cet atelier, une version finale de la démarche globale intégrant les aspects pédagogiques et matériels devra être proposée.
Les tâches à exécuter sur les phases 1, 2 et 3 de la présente offre devront être mises en œuvre de sorte que tous les résultats et livrables attendus soient disponibles le 31 Mai 2020 au plus tard. Le planning d’exécution des tâches comprendra :
- Un premier atelier d’experts chargés d’analyser et d’orienter la méthodologie d’analyse diagnostique proposée par le Consultant ;
- Un second atelier d’experts pour la validation des résultats de l’étude diagnostique réalisée sur les trois Pays pilotes et la validation de la méthodologie finale enrichie des données des expériences Pays.
Compétences (fondamentales / managériales) :
- Responsabilité (F) ;
- Communication (F) ;
- Innovation (F) ;
- Partage des connaissances et volonté constante d’amélioration (F) ;
- Planification et organisation (F) ;
- Culture du résultat (F) ;
- Travail en équipe (F).
Pour plus d’informations, merci de consulter le Référentiel des compétences de l’UNESCO.
Qualifications requises :
Éducation : Un diplôme universitaire supérieur en sciences sociales ou sciences de l’éducation, ou enseignant.
Expérience professionnelle :
- 7 ans d’expérience professionnelle pertinente en analyse ou en appuis pédagogiques ;
- Expérience dans des pays en développement notamment en Afrique subsaharienne francophone.
Savoir-faire et compétences :
- Excellentes connaissances des aspects pédagogiques à l’enseignement de base ;
- Bonne connaissance du contexte de l’éducation de base en Afrique subsaharienne francophone.
Qualifications souhaitées :
Livrables, soumission du dossier de candidature.
Livrables attendus :
- A l’issue de la première phase de développement méthodologique à distance : descriptif provisoire de la méthodologie de diagnostic de la chaine des ressources éducatives (intégrant les aspects institutionnel et financier), commun aux trois consultants et comportant les informations à recueillir, la méthode de recueil, les indicateurs quantitatifs et qualitatifs à retenir, les procédés de vérification et le plan indicatif d’un rapport de diagnostic ;
- A l’issue de chaque mission de terrain : un rapport de diagnostic de la chaîne des ressources éducatives dans le pays concerné (intégrant les aspects pédagogiques et matériel), associé à un relevé des difficultés méthodologiques ;
- A l’issue de la troisième mission de terrain : un rapport de synthèse des trois missions ;
- A l’issue de l’atelier de finalisation de la méthodologie après la phase dans les trois pays pilote : un descriptif final de la méthodologie de diagnostic intégrant les aspects pédagogiques et matériel.
Composition et soumission du dossier de candidature :
Le dossier de candidature de l’expert devra comprendre, en plus des renseignements demandés et du formulaire d’expérience professionnelle requis dans le système :
Un dossier technique incluant :
- Une note de synthèse sur sa compréhension de la mission ;
- La méthodologie détaillée de la conduite de la mission pour l’atteinte des objectifs indiquées pour les phases 1, 2 et 3 comprenant le planning d’exécution, l’expertise nécessaire à mobiliser et à consulter au sens large (partenaires techniques et financiers du projet, cadres des ministères en charge de l’éducation, consultants, etc.) et le descriptif des outils d’investigation qu’il utilisera.
Un dossier financier détaillant la proposition financière du Consultant.
N.B : La soumission des dossiers de candidatures se fait exclusivement sur le site de l’UNESCO. Les dossiers techniques et financiers doivent être intégrés au formulaire d’expérience professionnelle, à la suite des expériences renseignées.
Processus de sélection et de recrutement :
Veuillez noter que tous les candidats doivent remplir une demande en ligne et fournir des informations complètes et exactes. Pour postuler, veuillez visiter le site Web de l’UNESCO carrières. Aucune modification ne peut être apportée à la candidature soumise.
L’évaluation des candidats est basée sur les critères de l’avis de vacance de poste et peut inclure des tests et/ou des évaluations, ainsi qu’un entretien basé sur les compétences.
L’UNESCO utilise des technologies de communication telles que la vidéo ou la téléconférence, la correspondance par e-mail, etc. pour l’évaluation des candidats.
Veuillez noter que seuls les candidats sélectionnés seront contactés et que les candidats à l’étape de sélection finale seront soumis à une vérification des références sur la base des informations fournies.
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