UNICEF recrute un(e) consultant(e) international(e), pour l’analyse préliminaire des données existantes sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, résilience et l’autonomisation des femmes et filles au Mali

 

 

Job no : 538884

Contract type : Consultancy

Level : Consultancy

Location : Mali

Categories : Gender Equality

 

 

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Introduction/Background :

Le projet “Appui à la résilience, la sécurité alimentaire et nutritionnelle” financé par le gouvernement du Canada est une initiative dans le cadre du partenariat continu et renforcé entre le PAM, la FAO et l’UNICEF en lien avec l’ODD 2 (Faim Zéro). Elle vient en appui au gouvernement du Mali pour développer et mettre en œuvre des plans, programmes et politiques de développement visant au renforcement de la résilience des communautés, en augmentant la productivité agricole et la résistance/adaptation aux chocs et changements climatiques en plaçant les femmes et filles au cœur du processus en tant que leaders et acteurs du changement. L’initiative vise à améliorer les capacités de résilience des populations dans les communautés vulnérables, principalement des femmes et filles par le renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Les femmes et les jeunes filles ont un accès réduit aux ressources productives, aux revenus de la production qu’elles génèrent et à la prise de décisions sur la consommation et la nutrition. L’agriculture est pratiquée par la majorité de la population dans les régions de Mopti (81,9%) et Ségou (85,8%). Bien que les femmes représentent en moyenne 65% de la force de travail dans l’agriculture, elles ont un accès réduit aux actifs productifs, outils et occasions pour subvenir à leurs besoins. L’accès des femmes à la terre est très sensible au Mali, dans un système patriarcal où les moyens de production sont gérés et contrôlés par les hommes. En plus, l’insuffisance de connaissances et d’accès aux formations, de financement et le faible niveau technique des femmes les confinent à des activités à faible productivité et revenus. Cela augmente leur vulnérabilité dans un environnement climatique sahélien difficile. Des investissements importants ont été faits dans le secteur du développement rural visant à accroître la productivité des femmes, avec peu de succès.

Toutefois, ces programmes adressent rarement la relation de pouvoir de genre au sein des chaînes de valeur, des ménages, des communautés et des institutions, et en conséquence contribuent souvent à perpétuer les écarts de revenus, d’accès et contrôle entre les femmes et les hommes, les filles et les garçons.

Les femmes assument également plus de responsabilités familiales et domestiques (travail reproductive et agriculture d’autosubsistance), ce qui limite leurs possibilités d’activités rémunérées. En effet, les femmes et les filles consacrent beaucoup de temps au service de travaux non productifs et non rémunérés, entre autres liées à la charge des enfants, à la collecte de l’eau, et de bois de chauffe, la préparation des repas, et inclus souvent à l’agriculture de subsistance. La base de l’organisation des sociétés et du travail humain productif est totalement dépendante du travail domestique et ménager des femmes et des filles, généralement invisible et non pris en compte. La participation inégale aux prises de décision et les pratiques culturelles impactent l’autonomisation des femmes et des filles. Les pratiques coutumières dominantes perpétuent les inégalités entre les sexes par le biais de dynamiques au niveau des ménages et de la communauté où la femme a un pouvoir limité en termes de prise de décisions, accès et contrôle des ressources financières et productives (terre, bétail, intrants agricoles etc.), autonomie et gestion du foyer.

Au Mali, particulièrement en milieu rural les hommes sont responsables pour la fourniture de denrées de base, plus la viande, les femmes sont responsables pour la fourniture des condiments, épices et légumes, c’est pour quoi chaque femme a une petite parcelle familiale pour la production des condiments. Dans les grandes familles la responsabilité de préparer les repas est tournante entre les femmes et filles. La répartition des repas, spécialement des protéines, basées sur des croyances et tabous, ne tient en compte les besoins spécifiques des femmes enceintes, allaitantes et des enfants de moins de 5 ans. Malgré la responsabilité des femmes pour fournir les condiments au repas et de préparer les repas, souvent elles n’ont pas l’information, l’éducation nutritionnelle et le pouvoir dans la prise de décisions adéquate pour maximiser ce rôle au bienfait de leur famille. En plus, la prise de soin et l’attention portée au bien-être des fournisseurs des soins, en particulier des mères vulnérables et des mères adolescentes reste encore très faible. Un mauvais bien-être physique et mental des mères peut contribuer à la malnutrition des enfants, entraînant des problèmes psychologiques supplémentaires. L’attention insuffisante accordée au bien-être des mères dans le secteur de la santé est un fardeau pour les services de santé maternelle et infantile au Mali. La santé mentale et physique de la mère (et inclus la spécificité de la mère adolescente et des mères survivantes de Violences Basées sur le Genre) est un facteur déterminant sur la malnutrition et le bien-être de l’enfantnourrisson.

Au Mali, 55% des femmes sont mariées avant l’âge de 18 ans, alors que 14,5% sont mariées avant l’âge de 15 ans.  L’éducation des filles est aussi l’un des facteurs déterminant pour l’état nutritionnel de leurs enfants. La corrélation entre l’instruction, autonomisation de la mère, et l’état nutritionnel de l’enfant est également documentée : au niveau national, la proportion d’enfants pesant moins de 2500 grammes à la naissance (insuffisance pondérale) est de 22.6% si la mère n’a aucune instruction et de 18.5 % si la mère a complété le deuxième cycle du fondamental. La grossesse et l’accouchement chez les adolescentes sont des facteurs de risque avérés aux multiples conséquences néfastes sur la santé de la mère et de l’enfant. Les jeunes femmes qui tombent enceintes à l’adolescence courent un risque accru d’éclampsie, d’endométriose puerpérale, de fistule, d’infections systémiques et de décès maternel. Les enfants nés de mères adolescentes présentent des risques accrus d’insuffisance pondérale à la naissance et de naissance prématurée, qui contribuent à la mort néonatale précoce. Des recherches indiquent que ces risques sont attribuables au corps sous-développé des adolescentes plus jeunes. En général, les données sur les indicateurs de santé maternelle au début de l’adolescence au Mali sont rares.

 

Justification :

Cette analyse genre préliminaire des données existantes sur l’autonomisation des femmes et filles, leur nutrition et celle de leur famille permettra de disposer d’une analyse genre des données existantes, une analyse des variables et aspects manquants et postérieurement servir de référence pour une analyse plus approfondie construite avec des données primaires collectées sur le terrain.

Objectives  :

  • Effectuer une analyse genre préliminaire à partir de la littérature existante et des recherches déployées au Mali dans le domaine de la nutrition, de la sécurité alimentaire et de la résilience ;
  • Effectuer une analyse genre des données existantes au sein du projet : données collectées par l’enquête de base du projet et par les informations collectées lors des processus de planification communautaire participative (PCP) et des évaluations des besoins communautaires effectuées dans les villages bénéficiaires.

 

Scope of Work :

Portée thématique : l’analyse genre relative aux domaines de la nutrition-santé, sécurité alimentaire et résilience.

Portée géographique : cette étude couvre l’ensemble des données et des études disponibles sur l’ensemble du pays.

Portée chronologique : l’étude concerne la revue des documents produits dans la période allant de 2014 à 2021.

 

Specific Tasks  :

  • Réaliser une analyse genre des recherches et données existantes au pays et de la région de MoptiSégou, telles que l’EDSM 2018, MICS, CAPS, SMART, ENSAN (Etude de Base de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle), DHS, profil de pauvreté des communes publié par l’ODHD ;
  • Réviser les études de recherche existantes et analyser les corrélations et croisement de variables liées aux domaines de la nutrition, la sécurité alimentaire et la résilience ;
  • Réaliser une analyse genre de la situation à partir des données existantes sur les indicateurs de santé, moyens d’existence, les processus de prise des décisions, agriculture, nutrition, VBG et sécurité alimentaire désagrégées par sexe et par âge auprès des ménages et/ou individues vulnérables. Un accent particulier sera mis sur les ménages dirigés par des femmes, auprès des adolescentes mères ainsi que sur les corrélations entre l’état de santé-et-bien être de la mère versus l’état nutritionnelle de l’enfant ;
  • Donner un aperçu sur les liens, interconnections, les relations de pouvoir entre les sexes et déterminants entre les rapports genre et les trois domaines clés de la sécurité alimentaire et nutritionnelle : 1) la production de la nourriture-aliments, 2) l’accès, la préparation et consommation d’aliments, et 3) l’alimentation, santé et pratique de soins.

 

Expected Deliverables :

  • Fournir l’analyse documentaire de la littérature et données existantes (maximum 15 pages) dans les 10 premiers jours suivant la signature du contrat ;
  • Fournir l’analyse genre des données existantes au sein du projet (maximum 10 pages) dans les 15 jours suivant la signature du contrat.  

Terms of Payment :

Le payement sera fait après remise des rapports complets acceptés par l’UNICEF.

L’UNICEF se réserve le droit d’interrompre le contrat en cas de performances non satisfaisantes.

Budget allocation & distribution

Projet Appuis à la résilience, la sécurité alimentaire et nutritionnelle (Régions de Mopti, et Ségou, cercles :  Bandiagara et Baraouéli)

 

Expected background and Experience :

L’étude sera confiée à un(e) consultant(e) ayant une grande expérience (minimum 8 ans) dans la recherche intégrant la prise en compte de la dimension genre, et les relations de pouvoir entre les sexes dans les normes sociales, la sécurité alimentaire, la résilience et la nutrition, les VBG ainsi que sur l’autonomisation des femmes et filles.

 

Qualifications :

  • Être titulaire d’un diplôme universitaire de niveau Masters au minimum dans les domaines des sciences sociales (en anthropologie, sociologie, santé publique ou autres domaines connexes) ;
  • Une formation professionnelle continue en genre et/ou bien des études genre dans les domaines concernés. 

Work Experience : 

  • Avoir une expérience d’analyses genre dans les domaines de la nutrition, sante publique, de la sécurité alimentaire et de la résilience ;
  • Avoir une expertise en analyse et traitement des données statistiques ;
  • Avoir une expérience dans les révisions critiques de recherches et/ou études sur l’autonomisation des femmes et filles, leadership des femmes et Violences basées sur le Genre.
  • Une connaissance approfondie et une expérience pratique des questions de genre et nutritionsanté publique, sécurité alimentaire et résilience, normes sociales dans les pays en développement. Une expérience dans les régions de l’étude sera un atout.

Language skills required : La maîtrise du français et de l’anglais sont indispensables. 

Other skills and attributes required : 

  • Expérience avec l’UNICEF / Agences des Nations Unies ou bien des institutions internationales très souhaitée ;
  • La connaissance du contexte malien est un atout ou bien des contextes ruraux en Afrique de l’Ouest ; la sensibilité aux conflits et la diversité culturelle.

General Conditions Procedures and Logistics :

 Les documents importants à attacher au dossier de candidatures sont :

  1. Lettre de motivation (cover letter) ;
  2. CV ;
  3. Offre financière incluant tous les couts (voyage, honoraires, frais de subsistance & divers)

 

Deadline : 22 Mar 2021 Greenwich Standard Time.

 

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