Au cours des quinze dernières années, la République de Djibouti a enregistré une croissance forte, rapide et soutenue. Malgré de solides performances économiques, le pays fait face à des défis importants en matière de développement humain, de protection sociale et de réduction des inégalités territoriales.
Le PROGOUV est le premier projet financé par l’Agence française de développement en appui à la gouvernance à Djibouti. De façon cohérente avec les priorités nationales, il cible le secteur de la décentralisation, qui connaît une nouvelle impulsion depuis 2016. Promue à la fois comme un outil de résorption des inégalités territoriales (entre la capitale et les régions) et un moyen de rééquilibrer le modèle de développement de la Ville de Djibouti (entre les infrastructures et les secteurs sociaux), la décentralisation doit se concrétiser dans sa dimension développementale.
La finalité du projet consiste à améliorer la délivrance des services publics locaux par l’opérationnalisation d’un cadre de gouvernance locale réinventé entre l’Etat, les collectivités territoriales et les citoyens de la Ville de Djibouti. Ainsi, le projet visera tout à la fois à (i) renforcer les capacités humaines, financières, organisationnelles et matérielles des collectivités de la Ville de Djibouti, (ii) développer les capacités d’intervention de la Ville en matière de développement urbain et (iii) redynamiser la démocratie locale en favorisant l’émergence d’initiatives locales. Le projet ne se limite donc pas à la Mairie de Djibouti, mais a vocation à appuyer l’ensemble des acteurs de l’écosystème de la gouvernance locale du territoire de la Ville de Djibouti.
Le projet se décline en 3 composantes :
- Composante 1 : Renforcement des capacités humaines, financières, organisationnelles et matérielles des collectivités de la Ville de Djibouti de façon cohérente avec les évolutions du cadre national relatif à la décentralisation
- Composante 2 : Développement des capacités d’intervention des collectivités de la Ville de Djibouti en matière de développement urbain
- Composante 3 : Appui pour redynamiser la démocratie locale en favorisant l’émergence d’initiatives locales, dans un cadre de transparence et de redevabilité.
Le projet présente également une dimension Transversale Genre.
Dans le cadre de ce programme de l’Etat djiboutien rétrocédé à la Mairie de Djibouti – qui en est le Maitre d’Ouvrage (MO), elle disposera, pendant 42 mois, de l’appui d’Expertise France (EF) – Agence Française d’Expertise Technique Internationale – pour le mettre en œuvre.
Dans le cadre de cette Assistance Technique à Maitrise d’Ouvrage (ATMO), EF mobilise de l’expertise ciblée sur les questions de gouvernance locale et de décentralisation autour des trois composantes du projet et plus largement, à travers un partenariat dédié, des compétences des partenaires engagés à Djibouti.
Afin d’assurer une mise en œuvre de qualité de ce projet, EF met à disposition de la Mairie et de ses communes une équipe basée à Djibouti et mobilise de l’expertise pour répondre à ses besoins ponctuels et tout au long du projet.
Parmi les besoins prioritaires identifiés figure l’amélioration des conditions d’exercice et d’emplois des agents de la Ville et des communes qui passe par la réhabilitation des bâtiments communaux. C’est dans ce contexte, qu’EF lance, pour les besoins du PROGOUV et de la Ville de Djibouti, une mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour la définition du contenu de la mission de maîtrise d’œuvre (élaboration du cahier des charges de la mission), sur la base d’une estimation sommaire du projet :
- Analyse des besoins et dimensionnement du projet en conséquence ;
- Coût estimatif ;
- Phasage du projet
Le Maitre d’Ouvrage, appuyé par Expertise France, a besoin d’identifier les besoins en termes de réhabilitation-extension-construction de bâtiments communaux, ce qui lui est possible de réaliser dans le cadre du projet et ensuite de le programmer (budgétisation, planification des activités/sous-activités à mener) et le cas échéant de rechercher des ressources financières complémentaires.
Le profil de l’expertise à mobiliser devra répondre aux qualifications suivantes :
- Expertise de haut niveau en architecture ou en génie civil et si possible dans les infrastructures publiques ;
- Au moins dix années d’expérience professionnelle dans le domaine de la planification, la programmation, l’élaboration de programmes de construction et/ou d’extension-réhabilitation ;
- Deux expériences sur des missions similaires au cours des trois dernières années ;
- Au moins une expérience sur des projets de réhabilitation de bâtiment ayant une valeur patrimoniale / monuments historiques
- Bonne connaissance des modalités de mise en œuvre de programmes d’infrastructure (et de maintenance de celles-ci) dans les pays en développement ;
- Bonne connaissance du milieu des entreprises locales de construction pour les bâtiments ne présentant pas d’intérêt patrimonial spécifique et des savoirs faire traditionnels pour les bâtiments ayant une valeur patrimoniale (y compris la disponibilité de la main d’œuvre) ;
- Bonne connaissance des modes de construction usuellement utilisés pour les bâtiments ne présentant pas d’intérêt patrimonial spécifique, des normes applicables localement pour les bâtiments ayant une valeur patrimoniale et des améliorations possibles en matière d’architecture bioclimatique ;
- Bonne connaissance des enjeux environnementaux et sociaux associés aux programmes de construction-réhabilitation ;
- Bonne connaissance des acteurs et institutions locaux ;
- Connaissance des procédures de bailleurs de fonds internationaux sera un atout supplémentaire ;
- Excellentes capacités de rédaction, de synthèse et à communiquer clairement et de façon didactique.
Compte tenu des enjeux liés à la mission ainsi que du risque évident de collusion, l’expert engagé sur la mission ne pourra pas se positionner dans les phases ultérieures découlant de la mise en œuvre du programme des travaux ni en tant que maitre d’œuvre ni en tant que soumissionnaire dans le cadre des marchés de travaux que ce soit directement ou indirectement. L’expert retenu devra signer une attestation sur l’honneur relatif à cet engagement.
Date limite de candidature : 10/08/2023