AVIS A MANIFESTATION D’INTERETS
BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT
Bureau Régional de Développement et de Prestation de Services pour l’Afrique de l’Est (RDGE)
Khushee Towers Longonot Road Plot 11, Upper Hill B.P 4861-00200 Nairobi, Kenya
Email: [email protected]
La Banque Africaine de Développement invite par la présente les Consultants Individuels Nationaux à indiquer leur intérêt pour la mission suivante : Evaluation de l’impact du COVID-19 sur les secteurs productifs et Stratégies de relance à Djibouti :
- Djibouti, est un petit pays de la Corne d’Afrique, sur la côte ouest du débouché méridional de la mer Rouge. Le pays dispose d’une superficie de 23 200 kilomètres carrés, et compte environ 921 804 habitants en 2020, dont plus de 2/3 réside dans la capitale, appelée Djibouti-ville. Djibouti est devenu un pays d’accueil pour les réfugiés et autres demandeurs d’asile en provenance d’Érythrée, de Somalie et, du Yémen. Profitant de sa situation géographique à proximité de certaines des voies maritimes les plus actives du monde, l’économie du pays repose sur un complexe portuaire qui figure parmi les plus modernes du monde. Cependant, le pays fait face à un climat aride et à la désertification. La crise de COVID-19 affecte la situation socio-économique du pays, particulièrement en raison, entre autres, de sa dépendance au commerce international et de sa forte fragilité face aux changements climatiques ;
- L’OMS a déclaré la pandémie du COVID-19 le 11 mars 2020, après l’avoir précédemment qualifié comme crise sanitaire publique fin janvier 2020. La pandémie est une crise sans précédent avec implications sur la santé physique et psychologique humaine et l’économie mondiale. Le premier cas du COVID-19 à Djibouti a été confirmé le 18 mars 2020 et le pays a adopté le confinement total de la population, la fermeture des frontières et la suspension des vols internationaux. En date du 25 Août 2020, 5383 cas de contaminations ont été répertoriés, dont 5282 guéris, 60 morts et 41 cas actifs1. Le pays a initié le déconfinement progressif du 17 Mai 2020 au 1er Septembre 2020, couplé avec la mise en œuvre d’un programme de test massif de la population. Le confinement et d’autres mesures décrétées pour atténuer la propagation du COVID-19 ont particulièrement affecté l’activité économique et les populations de Djibouti. Avec l’impact du COVID-19 à Djibouti, la Banque Africaine de Développement estime que la croissance économique en 2020 du pays, prévue avant la pandémie à atteindre 6,0%, ne serait que de 1,3% dans le scénario de référence et de -0,5% dans le scénario pessimiste. Les deux scénarii prévoient, néanmoins, une reprise économique vigoureuse en 2021 avec un taux de croissance projeté à 9,5% dans le scénario de référence et de 5,2% dans le scenario pessimiste ;
- Pour faire face à la crise multi-dimensionnelle générée par la pandémie, le gouvernement de Djibouti a pris différentes mesures visant à atténuer les impacts humains, sociaux et économiques du COVID-19. Le gouvernement a procédé au renforcement de la capacité du système de santé et au lancement d’une vaste campagne de tests, ciblant 45 000 personnes le 1er mai 2020. Un “Fonds d’Urgence et de Solidarité COVID-19” a été créé le 31 Mars 2020 pour soutenir, sous forme de micro-crédits, les PME/PMI, notamment celles dans le secteur tourisme et restauration. Le gouvernement a procédé également aux distributions des vivres et aux opérations de transferts monétaires aux ménages vulnérables, surtout ceux en milieu rural ainsi que la population nomade. Le gouvernement a, par ailleurs, décidé de prendre en charge les cotisations sociales patronales payées par les entreprises touchées par le confinement et qui s’engagent à maintenir les salaires aux personnels et de reporter le prélèvement des impôts de quatre mois jusqu’ à 15 juillet 2020 pour les entreprises les plus touchées. https://www.worldometers.info/coronavirus/country/Djibouti/ Certaines entreprises et ménages ont bénéficié d’une suspension ou un report ou une annulation des factures dues de l’eau, de l’électricité et de télécommunication. Des subventions ont été octroyées aux entreprises publiques telles que Djibouti telecom, Électricité de Djibouti (EDD), Office National de l’Eau et Assainissement de Djibouti (ONEAD), grâce à leurs soutiens aux entreprises et aux ménages ;
- Malgré les mesures prises par le Gouvernement et l’appui des Partenaires Techniques et Financiers (PTFs), pour atténuer l’impact socio-économique du COVID-19, la crise risque d’aggraver la situation sociale déjà précaire et d’intensifier la fragilité du pays. En effet, le taux global de pauvreté à Djibouti est estimé à 35,8 % en 2017, contre 40,8 en 2013. La répartition des revenus est inégale, avec un coefficient de Gini de 0,44 en 2017 qui est inchangé durant près de deux décennies. Le taux de chômage est passe de 54% de la population active en 2010 à 39% en 2017. Au niveau de l’IDH, Djibouti est classé au 171e rang sur 189 pays, et selon le Rapport sur l’indice des ODD en Afrique 2019, Djibouti est placé à la 36ème place sur les 52 pays africains étudiés. Malgré les progrès dans l’égalité des genres dans le processus de développement du pays, les inégalités persistent dans ce domaine. Par ailleurs, Djibouti présente de fragilités dans plusieurs dimensions : la faible disponibilité des ressources en eau, l’insécurité alimentaire, le déficit énergétique, la faiblesse institutionnelle, les effets du changement climatique, et l’absence de diversification économique ;
- Avec la persistance de la crise de COVID-19, les séquelles de la crise risquent d’affecter les secteurs productifs, notamment ceux susceptibles de booster la transformation structurelle de l’économie du pays, et de compromettre ainsi les progrès socio-économiques accomplis ces dernières décennies. En raison de sa potentialité de créer de forte valeur ajoutée et d’absorber le chômage, le secteur manufacturier (près de 19,1% du PIB en 2019) a été parmi le secteur qui est touché par la crise. Dans ce secteur, le confinement et les restrictions ont entravé la poursuite des activités, entre autres, la fermeture temporaire des entreprises, l’approvisionnement en matière première et la livraison des produits finis. Avec les obligations fiscales et éventuellement bancaires, les entreprises dans ce secteur risquent de tomber dans la faillite et de n’arrivent plus à relancer leurs activités. Ne contribuant que 2,2% du PIB en 2019, mais assurant une partie des besoins alimentaires du pays et pouvant générer des fortes valeurs ajoutées à travers la transformation agricole, y compris le développement des chaînes de valeur agricoles, le secteur primaire, composé de l’élevage/agriculture et de la pêche est également affecté par la crise, entre autres, en raison des restrictions sur les déplacements de la population et des bétails et de la perturbation dans l’approvisionnement en produits vétérinaires et phytosanitaires et de l’écoulement des produits ; compromettant ainsi les politiques de développement du secteur. La restriction des connections aériennes et la fermeture des frontières ont influencé également le fonctionnement d’autres secteurs qui en dépendent, notamment le tourisme qui, certes, n’a représenté que moins de 3% du PIB en 2018 mais ayant un avenir prometteur dans la transformation structurelle de Djibouti ;
- Afin d’approfondir l’impact du COVID-19 à Djibouti, en vue de dégager des pistes d’orientation des politiques pour la relance des secteurs ciblés ci-dessus, la Banque Africaine de Développement (BAD) cherche à fournir une assistance technique pour entreprendre une évaluation de l’impact socio-économique de la pandémie sur quatre les secteurs notamment : i) le secteur manufacturier ii) l’agriculture/l’élevage (avec un accent particulier sur la sécurité alimentaire et la transformation agricole y compris les chaînes de valeur agricoles), iii) la pêche, et iv) le Secteur Privé; et proposer un cadre de redressement de ces secteurs. L’analyse devrait exposer les défis présentés par la pandémie et proposer des mesures pour éclairer le relèvement et le renforcement de la résilience. Pour réaliser cette étude, la BAD sollicite les services d’un consultant national pour accompagner un consultant international (chef de mission) dans la réalisation de cette mission.
Les services à fournir dans le cadre de la mission comprennent : sous la supervision directe du Lead Economist et du consultant international en tant que chef de mission, le consultant national s’acquittera des tâches suivantes :
- Examiner de manière exhaustive les effets économiques et sociaux de la pandémie du COVID-19 sur quatre secteurs d’activités économiques (secteur manufacturier, Agriculture, tourisme et secteur privé) ainsi qu’aux perturbations engendrées dans le commerce mondial et les chaînes d’approvisionnement affectant le pays afin de proposer les options politiques et opérationnelles réalistes pour la relance rapide de ces secteurs ;
- Soutenir la préparation du rapport initial détaillant les approches analytiques à entreprendre ;
- Assurer la collecte des données nécessaires au développement de la mission à l’échelle nationale sous la supervision du consultant international ;
- Organiser les consultations nationales en assurant une bonne représentativité des parties prenantes ;
- Collaborer avec le consultant international pour l’élaboration du rapport sur l’impact du COVID-19 et aux options proposées pour le cadre et la politique de rétablissement et du relance économique ;
- Générer un catalogue de sources de données primaires et secondaires, y compris les enquêtes et autres données macro et micro sur Djibouti, tirées des sources internationales ;
- Entreprendre des analyses de données en utilisant les sources ci-dessus en suivant les directives du consultant international ;
- Préparez un rapport sur l’analyse des données pour éclairer l’étude ;
- Participer aux réunions de progrès et faire des présentations sur les questions de données selon les directives du consultant international.
Qualifications et Expérience :
- Être titulaire d’un diplôme universitaire (Maîtrise au minimum) en statistique ou en sciences sociales ou domaines similaires ;
- Au moins 10 ans d’expérience pertinente en évaluation ou / et recherche économique et analyse quantitative des données au niveau national ;
- Posséder une expérience professionnelle d’au moins 5 ans dans l’un des secteurs sollicités serait un atout ;
- Avoir un esprit d’initiative et une capacité d’analyse, de synthèse et de rédaction ;
- Posséder une bonne capacité relationnelle et être à l’aise dans le travail en équipe ;
- Avoir une capacité de déplacement ;
- Être doté d’une bonne connaissance et de solides expériences sur l’intégration sociale ;
- Avoir une excellente maîtrise du français et une bonne connaissance de l’anglais ;
- Avoir une bonne maîtrise des outils bureautiques usuels (Word, Excel, PowerPoint). Maîtrise complète des technologies de l’information, y compris l’utilisation de la téléconférence ;
- Par ailleurs, une connaissance du contexte et de la problématique de développement du secteur privé à Djibouti, aux plans institutionnel, législatif et règlementaire, serait un atout.
Livrables et durée de la mission :
- L’affectation, dans le cadre de ce mandat, impliquera des services de consultants à plein temps pendant une période de quatre (4) mois. La rémunération sera conforme aux taux bancaires et à la qualification et à l’expérience du consultant. Le Consultant retenu devra commencer dès que le processus de sélection sera terminé et le contrat signé ;
- Dans le cadre de sa mission, le consultant national devrait fournir les livrables suivants : (i) Rapport de démarrage présentant le cadre conceptuel, méthodologie détaillée, et la répartition des tâches du consultant international et consultant national ; (ii) Projet de rapport complet accepté par la Banque et le Ministère ; (iii) Options proposées pour le cadre et la politique de relance; et (iv) Un rapport final de l’étude intégrant les commentaires reçus, et approuvé par la Banque (préparé en collaboration (max. 45 pages) ;
- Les critères d’éligibilité, l’établissement d’une liste restreinte et la procédure de sélection seront conformes aux règles et procédures de la Banque pour le recrutement des consultants institutionnels. Veuillez noter que l’intérêt exprimé par un consultant n’implique aucune obligation de la part de la Banque de l’inclure dans la liste restreinte ;
- Les consultants individuels intéressés peuvent obtenir de plus amples informations à l’adresse ci-après pendant les heures de travail de la Banque: 8h00 à 17h00 ;
- Les manifestations d’intérêt accompagnées d’un Curriculum vitae (CV) mis à jour doivent être reçues uniquement par courrier électronique suivante : [email protected] plus tard le 20 Octobre 2020 à 17h00 et mentionnant spécifiquement : Consultant national pour l’Evaluation de l’Impact du COVID-19 sur les secteurs productifs et Stratégies de relance à Djibouti.
A l’attention de: Mr. Marcellin NDONG NTAH Banque Africaine de Développement
Bureau Régional de Développement et de Prestation de Services pour l’Afrique de l’Est (RDGE) Khushee Towers Longonot Road Plot 11, Upper Hill
B.P 4861-00200 Nairobi, Kenya Email : [email protected]
Établissement de la liste restreinte: Une liste restreinte de trois à six consultants individuels sera établie une fois que les manifestations d’intérêt et le CV mis à jour auront été reçus. Les consultants figurant sur la liste restreinte seront jugés sur les critères suivants sur la base de leur CV mis à jour. Les candidats présélectionnés seront invités à envoyer des propositions et des commentaires sur le mandat.
Niveau d’éducation en général |
30 |
(Diplôme de Maîtrise en Statistique ou en Sciences Sociales ou domaines similaires) |
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Expérience pertinente en rapport avec la mission |
60 |
(10 ans d’expérience pertinente en évaluation ou / et recherche économique et analyse quantitative des données au niveau national, au moins 5 ans dans l’un des secteurs sollicités serait un atout ;
un esprit d’initiative et une capacité d’analyse, de synthèse et de rédaction, une connaissance du contexte et de la problématique de développement du secteur privé à Djibouti, aux plans institutionnel, législatif et règlementaire)
Maîtrise de la langue : (Excellente maîtrise du français écrit et oral, la connaissance de l’anglais serait un avantage).