Les approches interdisciplinaires combinant sciences sociales et biologiques dans l’étude des plantes cultivées ont mis en avant la diversité des modes de gestion de la diversité cultivée. Si les agricultures familiales reposent essentiellement sur des semences locales, connues des agriculteurs, généralement autoproduites et cultivées pour répondre à des besoins spécifiques, elles ont aussi recours à des variétés issues de la recherche ou du secteur semencier. L’adoption de nouvelles variétés, locales ou améliorées, est un processus social et biologique qui influence la dynamique de la diversité cultivée.
Le CIRAD recrute un.e anthropologue pour décrire et analyser ce processus. Vous serez positionné.e au sein de l’UMR Amélioration Génétique et Adaptation des Plantes (AGAP Institut) dans le collectif Dynamique de la Diversité cultivée, Sociétés et Environnements (DDSE), qui est composé de généticien.ne.s et de chercheurs en sciences sociales. En prenant en compte une diversité de contextes, dans le cadre de projets de recherche en partenariats, votre attention se portera sur les dynamiques d’introduction de nouvelles variétés, les savoirs et usages qui leurs sont liés, et les fonctions techniques et symboliques qu’elles remplissent. Un des enjeux sera de dépasser la vision binaire opposant les systèmes semenciers formels et informels en mettant en évidence les règles sociales qui influencent l’accès et l’usage de la diversité cultivée, qu’il s’agisse de semences certifiées ou paysannes, de cultures de rente ou vivrières.
Le besoin d’appréhender l’adoption variétale comme un fait social et biologique répond à trois impératifs : 1) Une recherche davantage orientée sur l’impact nécessite des indicateurs adaptés pour évaluer les résultats avec les bénéficiaires. Un travail approfondi sur le processus d’adoption permettra de co-construire ces indicateurs en intégrant les dimensions sociales et biologiques. Vous adopterez ainsi une approche interdisciplinaire, en travaillant en interactions avec les généticiens de l’équipe et plus largement de l’unité. 2) Les approches agroécologiques reconnaissent la diversité des pratiques agricoles et invitent à privilégier une approche transdisciplinaire pour mobiliser les savoirs et savoir-faire locaux, en reconnaissant le réseau plus large d’interactions économiques, politiques et culturelles dans lequel ces pratiques et savoirs s’inscrivent. L’approche anthropologique permettra de lier savoirs locaux et contexte global. 3) Les démarches participatives suscitent de nouvelles questions en lien avec l’adoption. La participation des agriculteur.ice.s aux programmes d’amélioration variétale est évoquée comme facteur favorisant l’adoption à travers une participation directe ou représentative des agriculteurs tout au long du processus ou uniquement à des étapes clés, selon les cas.
– Doctorat en Anthropologie;
– Expérience avérée en ethnoécologie et sensibilisation aux questions biologiques ou aux recherches aux interfaces entre disciplines;
– Expérience dans l’étude des dynamiques sociales, notamment celles liées à l’adoption de nouvelles techniques;
– Goût pour le travail en équipe dans un milieu multidisciplinaire;
– Sens de la communication et du relationnel;
– Aptitudes à l’interculturalité;
– Qualités d’adaptabilité, de motivation, d’autonomie, de proactivité, de rigueur méthodologique, de gestion des priorités et de sens de l’organisation;
– Maîtrise de la communication orale et écrite en anglais et en français. Vous serez amené.e à publier vos travaux dans des revues à facteur d’impact et à les présenter dans des conférences nationales ou internationales;
– Une expérience dans l’évaluation et la sélection participative de variétés serait un plus;
– Une appétence avérée pour la formation sera prise en compte. Vous serez amené.e à échanger votre savoir de différentes manières (cours, TD, formation par la recherche…).
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Date de clôture : 22 avril 2023