Contexte et justification :
Le Niger est confronté à une combinaison de crises humanitaires aiguës et chroniques. Environ 2,9 millions de personnes, dont 1,6 million d’enfants, ont besoin d’une aide humanitaire et nombre de ceux qui en ont besoin sont difficiles à atteindre. L’augmentation des attaques contre des civils dans la région du lac Tchad empêche 263 000 personnes à Diffa de rentrer chez elles. L’insécurité grandissante le long des frontières avec le Burkina Faso et le Mali a exacerbé les besoins à Tillabéri et Tahoua, où 336 écoles sont touchées et plus de 80 000 personnes déplacées – 51% de plus qu’en 2018. Une nouvelle crise a éclaté en juillet 2019, avec plus de 35 000 personnes fuyant les atrocités dans le nord du Nigéria et arrivant à Maradi. Les conflits et l’insécurité ont exacerbé les vulnérabilités et les souffrances existantes causées par les catastrophes naturelles, les urgences sanitaires et les problèmes structurels. Environ 260 000 personnes ont été touchées par les inondations ; 380 000 enfants sont à risque de malnutrition aiguë sévère (MAS); et 600 000 enfants sont menacés d’épidémie. Les filles sont menacées d’enlèvement, de mariage forcé, et les garçons sont recrutés par des groupes armés. Les besoins humanitaires devraient augmenter en 2020, en particulier dans les régions limitrophes du Burkina Faso, du Mali et du Nigéria, et les moyens de subsistance des ménages et les mécanismes d’adaptation seront encore plus sollicités.
L’UNICEF apporte des réponses multisectorielles aux personnes victimes des crises affectant le Niger et vise à renforcer sa capacité et son efficacité de réponse aux urgences, mais également le lien entre les interventions humanitaires et les programmes de renforcement de la résilience.
Le RRM (Rapid Response Mechanism) est un mécanisme de réponse rapide, intégré dans le cadre humanitaire tel que défini dans l’objectif stratégique du Plan de Réponse Humanitaire 2020. Il vise à apporter une première réponse aux besoins urgents des personnes affectées par un choc humanitaire lié à un conflit armé, une catastrophe naturelle ou une épidémie. Il permet de comprendre et de classifier très rapidement les besoins urgents des populations, et de leur apporter une aide humanitaire pour réduire les pertes en vies humaines et améliorer leurs conditions de vie. Les activités RRM sont basées sur quatre piliers communs à savoir :
- Partenariats, regroupant plusieurs ONGs, Agences des Nations-Unies, et la MaH ;
- Pré-positionnement de fonds, de stocks et de ressources humaines ;
- Veille humanitaire et évaluations multisectorielles (MSA) ;
- Interventions multisectorielles : Abris/Biens Non Alimentaires, Eau, Hygiène et Assainissement, Sécurité alimentaire, Santé, Nutrition et Protection.
Le RRM opère en priorité dans les régions de Diffa, Tillaberi, Tahoua et Maradi. L’UNICEF est membre du cadre commun RRM aux côtés du Programme Alimentaire Mondial (PAM), Bureau de Coordination de l’Action Humanitaire (OCHA), Ministère de l’action humanitaire (MAH) et gestion des catastrophes et des organisations non gouvernementales du consortium RRM Multisectoriel (Action Contre la Faim, Agence pour la Coopération Technique et le Développement, Conseil Danois pour les Réfugiés, Comité International de Secours). Depuis fin 2019, d’autres ONG (ACF, ALIMA, COOPI, HELP, PUI) ont intégré le mécanisme afin de répondre aux besoins santé et nutrition à travers le RRM. OCHA assure la coordination externe du RRM et l’UNICEF assure la coordination technique du mécanisme.
La coordination technique comprend la supervision et le suivi de la qualité des interventions, le respect des normes internationales et RRM, la révision des outils, la formation des partenaires, la communication avec les clusters et les groupes de travail, le leadership pour l’organisation et l’animation des ateliers techniques, les missions suivis de mise en œuvre des activités et les conseils stratégiques et innovants.
Objectifs :
Sous la supervision du Coordinateur Technique RRM, le contractant individuel assurera le suivi du mécanisme RRM dans la région de Tillabéri, en étroite collaboration avec les partenaires du RRM et les membres du cadre commun, et les équipes de l’Unité Urgence UNICEF.
Activités :
- Participer activement au mécanisme de veille humanitaire et d’alerte précoce pour la région de Tillabéri, et la zone 3 frontières ;
- Appuyer l’unité urgence UNICEF et les staffs techniques des partenaires RRM couvrant la région de Tillabéri dans la préparation, la mise en place, le rapportage et le suivi d’une réponse humanitaire multisectorielle, coordonnée, rapide et efficace dans tous les secteurs ;
- S’assurer que le mandat du RRM est appliqué dans sa région d’affectation ;
- Charger de l’appui technique pour le suivi des évaluations d’une part et des interventions du mécanisme de réponse rapide (RRM) d’autre part, en lien avec les membres du cadre commun RRM (Ministère de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes (MAH / GC, OCHA, PAM, ACF, ACTED, DRC et IRC), les autres acteurs RRM (COOPI, PUI, HELP, ALIMA, ACF) et les autres acteurs notamment la Direction Générale de la Protection Civile (DGPC) et les services étatiques ;
- Représenter l’UNICEF dans les réunions des groupes de travail au niveau de la région, les réunions du groupe d’opérationnel (GO) RRM et assurer le plaidoyer de proximité pour le suivi des recommandations des évaluations multisectorielle, du GO RRM ainsi que pour les actions de suivi pour la sortie du RRM ;
- Produire les rapports d’analyse qualitative et quantitative des données, en particulier pour le SitRep mensuel ;
- Produire les rapports mensuels d’activités et les partager en interne et avec les GT, les directions régionales et les partenaires afin d’assurer une bonne redevabilité du mécanisme ;
- Produire les rapports de missions de supervisions réalisées ;
- Produire les rapports mensuels d’activités en lien avec la consultance ;
- Mise à jour hebdomadaire et partage de la matrice de suivi des alertes et de suivi des recommandations ;
- Suivi de l’application des mesures additionnelles appliquées à la mise en œuvre des activités RRM dans le contexte du COVID ;
- Accompagner régulièrement les partenaires RRM dans les Multi Sectoral Assessments (MSA), le ciblage et les interventions afin d’améliorer la qualité et la rapidité des interventions ;
- Appuyer le MAH / GC et la DGPC dans les évaluations, la préparation et la réponse aux inondations ;
- S’assurer que le monitoring post intervention (PIM) est effectué pour les interventions des ONGs et les distributions des biens non alimentaires effectuées par le MAH/GC et ou la DGPC dans sa région ;
- Participer à distance aux réunions de l’Emergency Task Force (ETF) UNICEF et s’assurer que les recommandations de l’ETF qui concernent la région soient régulièrement suivies ;
- Contribuer aux journées techniques RRM, à l’atelier stratégique RRM et autres formations et ateliers RRM ;
- Réaliser les autres taches demandées par l’unité urgence et le bureau pays en lien avec la consultance.
Méthodologie :
Missions de suivi périodiques sur les zones d’intervention, assistance technique aux partenaires, participation aux réunions, travail au bureau, travail sur des BDD et autres applications informatiques, rédaction de rapports, autres méthodologies de travail selon les besoins identifies.
Au vue de la situation de crise causé par la pandémie du COVID-19, des ajustements seront nécessaires en vue d’adapter les méthodes de travail à cette situation.
Résultats attendus :
- Le mécanisme de veille humanitaire et d’alerte précoce pour la région de Tillabéri, et la zone 3 frontières est fonctionnel et réactif, et les informations sont diffusées à temps ;
- Le mécanisme RRM est effectif, et un appui technique de qualité est apporté aux partenaires RRM dans la préparation, la mise en place, le rapportage et le suivi d’une réponse humanitaire multisectorielle, coordonnée, rapide et efficace dans tous les secteurs d’intervention ;
- Un appui de coordination est fourni, et les membres du cadre commun RRM (Ministère de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes (MAH / GC, OCHA, PAM, ACF, ACTED, DRC et IRC), les autres acteurs RRM (COOPI, PUI, HELP, ALIMA, ACF) et les autres acteurs pertinents coordonnent, notamment la Direction Générale de la Protection Civile (DGPC) et les services étatiques et les acteurs humanitaires d’urgences ;
- Le mandat du RRM est appliqué dans la région d’affectation ;
- Les GO RRM ont lieu toutes les semaines ;
- L’UNICEF est représenté dans l’ensemble des réunions pertinentes dans la région de Tillabéri, , notamment lors des réunions des groupes de travail au niveau de la région, des réunions du groupe d’opérationnel (GO) RRM, des réunions CMCoord, et le plaidoyer de proximité est assuré pour le suivi des recommandations des évaluations multisectorielle, du GO RRM ainsi que pour les actions de suivi pour la sortie du RRM ;
- Les rapports nécessaires sont produits en temps et en heure (analyse qualitative et quantitative des données, SitRep mensuel, rapports mensuels d’activités, rapports de missions de supervisions réalisées, rapports mensuels d’activités en lien avec la consultance) ;
- La matrice de suivi des alertes et de suivi des recommandations est partagé de façon hebdomadaire aux partenaires pertinents ;
- Les mesures additionnelles appliquées à la mise en œuvre des activités RRM dans le contexte du COVID sont mise en œuvre par le mécanisme ;
- Rapports produits pour 100% des réunions des groupes sectorielles et autres réunions tenues dans la période ;
- 100% des recommandations ETF pour la région de Tillabéri ont un suivi dans le document « action tracker » ;
- 100% des recommandations MSA et GO pour la région de Tillabéri ont un suivi dans l’action tracker RRM ;
- 1 mission d’appui technique par mois pour les MSA RRM réalisées et rapports partagés ou 1 mission d’appui technique par mois pour les interventions RRM réalisées ;
- 1 mission de monitoring post intervention réalises suivi d’un briefing aux partenaires et du partage des rapports dans les délais ;
- 100% des contributions pour les rapports de situation et autres rapports, sont fourni dans le délai.
Critères d’évaluation technique (1) et financière (2) :
1) Expérience spécifique professionnelle :
- Avoir au minimum d’un diplôme universitaire (Bachelor BAC + 3) en sciences sociales, administration publique, développement, logistique, droit international, santé publique, nutrition, EHA, relations internationales, administration des affaires, en gestions de projets, ou tout autre diplôme équivalent ;
- Au minimum deux années d’expérience professionnelle dans le domaine humanitaire, et dans le Système des Nations Unies (SNU) ou dans les Organisations Internationales ;
- Avoir une expérience dans la coordination ou la gestion de programme, incluant soit la distribution d’intrant (Abris, BNA, Vivres), la santé, la nutrition, l’éducation, l’eau, l’hygiène et l’assainissement, ou la protection de l’enfant, impliquant le SNU, les services gouvernementaux et /ou ONG internationales ;
- Avoir une expertise du mécanisme RRM ou autres mécanismes ayant une approche similaire est un atout indéniable ;
- Excellente capacité de communication orale et écrite ;
- Bonne capacité d’organisation du travail, d’adaptation rapide au changement, et de faire face au stress et à travailler dans un environnement hostile ;
- Maîtrise du package Microsoft office, et de Kobo ou outils similaires ;
- Avoir une bonne connaissance du contexte et une expérience de travail dans la réponse aux urgences idéalement dans la région de Tillabéri, sinon à Diffa, Tahoua ou Maradi ;
- Parfaite maitrise de la langue française parlée et écrit, et connaissance des langues nationales ;
- Capacité à lire et comprendre des documents techniques en anglais.
L’offre technique sera notée sur 70 avec un seuil de passage de 50.
2) L’offre financière :
- L’offre la plus basse obtient le maximum de la note financière ;
- Les autres offres ayant passé le seuil technique requis recevront des notes inversement proportionnelles à l’offre la plus basse.
Dossier de candidature :
- Une lettre de motivation ;
- Un CV à jour ;
- Une offre financière ;
- Une copie du diplôme le plus élevé.
Les candidats doivent indiquer leur aptitude et disponibilité à réaliser les termes de référence, ainsi que leur proposition de rémunération. Cette rémunération devra comprendre les honoraires, per diem et billet d’avion le cas échéant.
Les dossiers incomplets ne seront pas pris en compte.
NB : UNICEF est engagé à promouvoir la diversité et l’inclusion au sein de son personnel, et encourage fortement les candidatures féminines et masculines de toutes origines nationales, ethniques et religieuses, y compris les personnes vivant avec un handicap, de postuler.
UNICEF applique la politique de tolérance zéro à l’égard de l’abus et de l’exploitation sexuels, ainsi que de tout autre type de harcèlement, y compris le harcèlement sexuel et la discrimination. Tout candidat considéré pour un recrutement fera l’objet d’une vérification rigoureuse des références et des antécédents.
Seuls(es) les candidats(es) présélectionnés(es) seront contactés.