Avis de recrutement : Triangle Génération Humanitaire recrute un(e) coordinateur(trice) Consortium, RCA

 

 

Conditions

Pays : RCA – poste basé à Bangui, avec des déplacements réguliers en Vakaga et dans la Bamingui Bangoran

Durée : contrat de 09 mois

Prise de poste : janvier 2024

Conditions : contrat salarié, salaire mensuel brut de 2 300 € à 2 800 € selon expérience, per diem mensuel 606 €, prise en charge d’une couverture médicale à 100% + assurance rapatriement + prévoyance, prise en charge du logement et du transport international et local dans le cadre de la mission, repos tous les 3 mois. Pas de départ en famille possible.

Plus d’informations sur www.trianglegh.org, rubrique “Recrutement”.

Présentation de TGH

“Acteur d’une solidarité durable et partagée”

Créée en 1994, TGH, association française de solidarité internationale basée à Lyon, élabore et met en œuvre des programmes d’urgence, de réhabilitation et de développement dans les domaines de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement, de la sécurité alimentaire et du développement rural, du socio-éducatif et du psychosocial. TGH travaille actuellement dans 10 pays d’Afrique, d’Europe et d’Asie.

Contexte

La République centrafricaine (RCA) compte aujourd’hui plus de 2,8 millions de personnes ayant besoin d’assistance, soit plus de la moitié de la population que compte le pays. Les besoins prioritaires regroupent l’accès à la nourriture, la protection, l’accès aux soins de santé, à l’eau potable, à l’assainissement et l’hygiène, à l’éducation, mais également l’accès aux abris et aux articles ménagers de première nécessité. Si les besoins primaires des populations augmentent, les affrontements réguliers rendent difficile l’accès à l’aide humanitaire aux populations dans le besoin, et donc le travail des organisations humanitaires sur place.

Considérée comme l’un des pays les plus pauvres au monde, la RCA traverse des crises humanitaires récurrentes depuis son indépendance en 1960. Cette situation est en partie la cause, mais aussi la conséquence, de la faiblesse de l’Etat et de l’instabilité politique chronique, souvent à base ethnique, qui secouent régulièrement le pays. Depuis mars 2013, les changements de régimes qui se sont succédé ont contribué à une escalade des violences intercommunautaires dans le pays, multipliant les violations des droits humains, les déplacements massifs de populations ainsi que la destruction de biens et la perte des moyens de subsistance de ces dernières. A cet égard, le Comité permanent inter-organisations a hissé la crise centrafricaine au niveau 3 de l’urgence humanitaire, ce dernier étant le plus élevé. Depuis fin décembre 2020, le déroulement des élections présidentielles a impacté la situation sécuritaire du pays. 6 groupes armés se sont ainsi réunis pour créer la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) et lutter contre la tenue de ce scrutin. Après que Faustin-Archange Touadéra ait été réélu dès le premier tour
(au pouvoir depuis 2016), la CPC a accentué ses initiatives afin de prendre le contrôle du pays et notamment de la capitale, Bangui. Le climat de tensions instauré par les élections présidentielles de décembre 2020 perdure encore aujourd’hui, bien que les forces armées centrafricaines (FACA) soutenues militairement par leurs alliés russes et rwandais ainsi que par la MINUSCA a pu reprendre le contrôle d’une partie du pays. En juillet 2023, l’Etat en place a organisé un référendum pour modifier la constitution pour celle-ci puisse permettre au président en place de se représenter à vie. Le « oui » a largement emporté, bien que l’opposition ait appelé au boycott.

TGH est présente dans la préfecture de la Vakaga. Zone du nord est, frontalière avec le Soudan et le Tchad, la Vakaga fait face à des difficultés accrues : son isolement géographique se traduit également par un isolement social, politique et économique, vis-à-vis du reste de la RCA et principalement de Bangui. L’État y est peu présent et le redéploiement des services officiels demeure pratiquement inexistant. Ainsi, nombre de fonctionnaires décentralisés de l’Etat sont basés à Ndélé, chef-lieu de la Préfecture voisine de la Bamingui-Bangoran. Du fait de son isolement, la Vakaga a été la dernière des 16 préfectures de la RCA à recevoir son préfet. Nommé le 23 août 2017 par le président Faustin-Archange Touadéra, il a pris ses fonctions le 21 février 2018. En août puis octobre 2019, des affrontements entre groupes armés ont eu lieu à Birao ce qui a engendré le déplacement de plus de 15 000 personnes dans des sites de regroupement dans la ville et créant des besoins très importants en eau, hygiène et assainissement ainsi qu’en aide alimentaire. Faisant face à la volatilité du contexte sécuritaire, la MINUSCA, opération multidimensionnelle des Nations Unies en charge de la protection des civils, de la facilitation de l’aide humanitaire et du soutien au processus de transition est présente à Birao. Les mesures nécessaires sont prises par TGH en conséquence.

Enfin, depuis le début de la crise au Soudan en avril 2023, la situation en Vakaga s’est d’autant plus dégradée : la frontière est dorénavant fermée (alors que la zone était largement dépendante du commerce avec le Soudan) ce qui a réduit la disponibilité des biens sur les marchés et fait largement augmenter les prix. Les réfugiés Soudanais et retournés centrafricains affluent, pesant encore davantage sur le peu de ressources disponibles. Enfin, la condition sécuritaire se dégrade, avec la présence de groupes armés tchadiens et soudanais.

Présentation de la mission

TGH a débuté son action en RCA en 2007 pour soutenir les populations vulnérables de la préfecture de la Vakaga. Aujourd’hui, l’association intervient en Vakaga (à Birao et sur les axes) dans les secteurs de la Sécurité Alimentaire et Moyens d’Existence, de l’Eau, Hygiène, Assainissement et de l’Education/Renforcement de Capacités – à travers un projet multisectoriel financé par l’AFD en consortium avec PUI qui elle, intervient en Bamingui-Bongoran. A ce jour, TGH reste encore l’une des seules organisations humanitaires internationales présentes de manière continue dans cette région marginalisée et excentrée. Récemment, afin de répondre à l’afflux de réfugiés lié à la crise soudanaise, TGH a obtenu de nouveau financement d’UNCEF pour une réponse d’urgente multisectorielle en EHA, Protection de l’enfance et Education sur Birao et sur les axes, pour répondre – entre autres – au besoin des populations déplacées venant du Soudan (depuis avril 2023).

Parallèlement, l’association met en œuvre un projet multi-annuel dans le secteur de la formation professionnelle en consortium avec Mercy Corps financé par l’AFD à Bangui, Mbaïki et dans région ouest du pays (Carnot, Berberati, etc.). De plus, à Bangui, TGH intervient depuis 2014 auprès des enfants des rues, et depuis 2020 auprès des mineurs incarcérés pour garantir aux enfants marginalisés un accès à des services socio-éducatifs et médicaux de base, et participe au processus de réunification familiale et de placement en famille d’accueil. L’intervention de TGH vise à améliorer la protection et la réinsertion des enfants en situation de rue, et mineurs incarcérés/libérés ; elle est financée par le CDCS.

TGH a longtemps été présente dans la Ouaka, mais faute de financement, la base de Bambari a été fermé en juin 2022.

La mission est financée à hauteur d’environ 3,5 millions d’euros. L’équipe actuelle est composée de 18 expatriés et d’environ 130 personnels nationaux, répartis sur les différentes bases opérationnelles (Bangui et Birao).

Présentation du projet

TGH, leader du consortium, assure la représentation et est garant de du projet. Le consortium se compose de 2 ONG (TGH, Première Urgence Internationale (PUI)) qui sont déjà actives sur les problématiques du projet dans le Nord-Est.

Objectif général : Améliorer la situation socioéconomique des populations du Nord Est afin de contribuer à la réduction des inégalités territoriales et à la construction de la paix.

Durée du projet : 4 ans

Concentration géographique : le long des axes les plus fréquentés (RN8/RN5, préfectures de Birao et Ndélé, chef lieux de communes, couloir de transhumance de Garba en Bamingui Bangoran, pourtours des parcs Manovo Gounda St Floris et Bamingui).

OS1 : Soutenir les acteurs étatiques et les dynamiques communautaires afin d’améliorer l’accès à des services de base de qualité

OS2 : Appuyer les populations dans la gestion des ressources naturelles et le développement de filières durables notamment autour des aires protégées

OS3 : Renforcer la résilience socioéconomique des ménages par un appui aux productions agricoles et à l’entreprenariat

Ce projet s’inscrit en préparation du projet d’appui au redéploiement et à la modernisation de l’action publique envisagé par l’AFD. En apportant des services de base de qualité et un accès à ces services, dans un cadre de gouvernance participative, ce projet appuie progressivement le redéploiement de l’Etat par la population, tout en contribuant à favoriser le maintien en poste et l’arrivée de nouveaux fonctionnaires et agents de l’Etat (FAE).

Les activités proposées s’inscrivent en complémentarité avec les projets existants dans les zones d’interventions (connectivité rurale, appui à la décentralisation, appui à la gestion des parcs nationaux, fonds Bêkou…) et les équipes de coordination des projets travailleront en étroite collaboration.

Les principaux groupes cibles ont été identifiés lors de la ligne de base et sur des critères qui sont à la fois : i) sectoriels à travers les indicateurs socio-économiques de base (situation alimentaire et situation socioéconomique, et ii) statutaires (déplacés internes, femmes seules, enfants seuls / orphelins, famille d’accueil, communautés hôtes, retournés).

Dans le cadre de ce projet, les partenaires travaillent avec des organisations telles que des associations villageoises d’épargne et de crédit afin de permettre le transfert et le renforcement de compétences et ainsi pérenniser les acquis de l’action notamment dans l’appui à la structuration et à l’opérationnalisation des groupements et des coopératives de vente existantes, le renforcement des capacités d’investissement des agriculteurs et des petits acteurs économiques. Les associations de femmes sont également impliquées notamment dans les plateformes de suivi des plans de développement local. Le recrutement du personnel travaillant sur les sites de mise en œuvre est effectué conjointement avec les partenaires locaux et l’implication des autorités locales (comités de Gestion pour les FOSA, comités villageois, chefs de groupements/villages, etc.).

Poste

Le/la Coordinateur·trice consortium, basé·e à Bangui, assure la bonne gestion et suivi du consortium TGH / PUI pour le projet AFD dans le Nord Est de la RCA. Il/elle travaillera en étroite collaboration avec les coordinations de TGH et PUI (programme, administration, finance, ressources humaines et logistique). Il/elle s’assurera de la qualité et de la pertinence du projet et donne régulièrement des recommandations pour les activités et les analyses organisationnelles.

Le/la Coordinateur·trice consortium sera nécessairement amené·e à se rendre régulièrement dans les préfectures de la Vakaga et de Bamingui-Bangoran, zones d’intervention du consortium.

Sous la supervision de l’Adjoint Directeur Pays aux Programmes et en étroite collaboration avec l’équipe de coordination, les principales responsabilités du/de la Coordinateur·trice consortium sont les suivantes :

1. Gestion du consortium

  • Assurer la coordination générale du projet, gérer l’animation du consortium et garantir la qualité des activités mises en œuvre ;
  • Anticiper la mise en œuvre des activités, avoir un rôle de lancer l’alerte si un retard sur la mise en œuvre du projet et anticipé, ainsi qu’une sous/sur consommation du projet.
  • Garantir la mise en œuvre des activités spécifiques dédiées au/à la Coordinateur·trice consortium (mise en place et suivi d’enquêtes et d’évaluation du projet, suivi du volet communication du projet, etc.)
  • Organiser les réunions de lancement et de fermeture du projet ; définir les modalités et méthodologies de mise en place du projet (incluant, mais non limité aux spécifications techniques, identification et enregistrement des bénéficiaires, distribution et sensibilisation) en lien avec les responsables de projets (TGH et PUI) ;
  • Avec le partenaire, superviser et régulièrement mettre à jour la planification des différentes étapes de la mise en œuvre du projet ;
  • Organiser des réunions mensuelles de suivi programmes et support avec le partenaire international ; aborder des sujets transversaux pour assurer la qualité du projet (genre, peacebuilding, partage d’expérience et leçons apprises, etc.)
  • Organiser des ateliers de revue de projet de capitalisation sur une base régulière (au moins tous les 6 mois) ;
  • Superviser le travail du consortium et des partenaires locaux, en s’assurant que les règles et standards sont connus et respectés durant la mise en œuvre des projets ;
  • Effectuer un suivi régulier des plans de travail ;
  • Réaliser périodiquement des visites du terrain pour valider les rapports d’avancée, identifier les problèmes et obstacles à expliciter durant les réunions de gestion d’équipe du consortium et émettre des recommandations pour améliorer le projet ;
  • Assurer que la progression du projet est évaluée efficacement grâce à une collecte régulière de données, des analyses des indicateurs et activités et documentée avec de véritables sources vérifiées ;
  • Conseiller et assister les révisions de projets conduits par les audits internes et externes et les équipes d’évaluation ;
  • Coordonner et mettre en place un système de capitalisation des programmes en collaboration avec chaque point focal de chaque partenaire du consortium ;
  • S’assurer que les obligations contractuelles sont atteintes en termes de résultats attendus du projet ;
  • S’assurer que les règles et procédures du bailleur sont comprises et respectées par tous les acteurs, partager les informations sur les systèmes et processus de gestion du consortium ;
  • Assurer le suivi des recommandations prises lors des réunions ;
  • Assurer la communication efficace entre les partenaires pour toutes les questions du consortium tout en assurant que les partenaires soient toujours informés.

2. Coordination externe

  • Représenter le consortium auprès des acteurs externes : bailleurs internationaux, autorités nationales et locales, clusters, organisations internationales et nationales ;
  • S’assurer de la mise en place des politiques genre et environnementales & sociales en place au niveau du projet ;
  • Etre en charge et assurer l’accompagnement de toutes les opérations de communication relatives à ce projet ;
  • Coordonner le projet avec les autres acteurs humanitaires travaillant dans la même zone, notamment les projets financés par le fonds fiduciaire Békou et par la Banque mondiale ;
  • Etre en charge du plaidoyer de ce projet auprès des autorités nationales et locales.

3. Coordination interne

  • Animer des réunions régulières entre partenaires (comité de pilotage) pour s’assurer de la bonne marche du projet et être responsable de la diffusion et la validation des minutes de chaque réunion ;
  • Assurer des réunions mensuelles entre TGH et PUI ;
  • Harmoniser les approches, méthodologies, outils, partages d’expérience et toute autre activité transverse relative à ce consortium entre les partenaires ;

4. Rédaction des rapports, des propositions ou amendements du projet

  • Organiser le rétro-planning des rapports et d’autres documents du projet et suivre son respect par les partenaires ;
  • Générer et distribuer les comptes rendus de toutes les réunions et rencontres et assurer le suivi des points d’action ;
  • Compiler, analyser et distribuer les notes mensuelles de suivi des activités ;
  • Assurer la validation des rapports par les partenaires avant la distribution au bailleur de fond par le/les représentant(s) du Consortium ;
  • Appuyer la réalisation des études et évaluations prévues dans le cadre du projet (élaboration des Termes de Référence, recrutement de consultants et suivi des opérations, etc.) ;
  • Collecter et consolider les rapports narratifs des membres du consortium à destination du donateur ;
  • Collecter des informations des partenaires, préparer la documentation pour toutes modifications de projet, notamment les révisions de budget, amendements ou extensions. S’assurer que de tels changements sont effectués en collaboration étroite avec les partenaires du consortium ;
  • Assurer le développement et la coordination de l’ensemble du système de suivi/évaluation (M&E) et de son bon fonctionnement ;
  • Assister le Chargé de suivi et évaluation sur tous les aspects opérationnels liés à la mise en œuvre et au suivi du projet ;
  • Assurer avec le Chargé de suivi et évaluation le suivi rapproché du plan d’action de suivi / évaluation du consortium ;
  • Assurer avec le Chargé de suivi et évaluation le partage mensuel de l’outil de suivi Iboungbi ainsi que sa compilation.

5. Suivi budgétaire du projet

  • Assurer en lien avec l’administrateur projet et les autres parties prenantes (chef de projet, coordinatrice programme et coordinateurs support) le suivi budgétaire mensuel du projet et la planification des dépenses des partenaires d’exécution (TGH et PUI) ;
  • Participer à la préparation de la documentation pour toutes les révisions de budget, amendements ou extensions et s’assurer que de tels changements sont effectués en collaboration étroite avec le partenaire du consortium.

Ces responsabilités pourront être revues en fonction des évolutions des besoins sur le terrain.

Conditions de sécurité, de travail, et de vie

Le contexte sécuritaire impose le respect de règles de sécurité (couvre-feu, suivi des mouvements, etc.). Les déplacements sur le terrain en dehors des villes principales sont possibles mais nécessitent une analyse préalable. Les déplacements en ville ne sont en général pas sujets à restriction, sauf tension en ville. TGH est un acteur humanitaire connu et apprécié dans la zone. A Bangui, les expatriés disposent de chambres individuelles dans deux maisons partagées situées sur deux concessions. Une des maisons est située dans la même concession que le bureau. Une connexion wifi satisfaisante est disponible sur les deux concessions. Il est possible et autorisé à Bangui de se rendre dans de nombreux restaurants, bars, complexes sportifs, supermarchés, magasins, marchés…

Profil

  • Au moins trois ans d’expérience terrain en représentation, en coordination, en gestion de programme et/ou grants.
  • Appétence pour la communication.
  • Expérience de travail en coordination de consortium ; en coordination interne avec les services, et en coordination externe avec des partenaires.
  • Excellente capacité à travailler de manière autonome et d’anticipation/planification.
  • Fortes capacités organisationnelle et de diplomatie. ;
  • Excellente expression orale et écrite (rédaction et relecture de rapports dans des délais courts).
  • Capacité à travailler sous pression, dans des délais courts.
  • Capacité à s’adapter à un contexte sécuritaire fluctuant (expérience dans une zone de crise très appréciée).
  • Forte capacité en représentation et négociation.
  • Forte capacité à travailler dans un contexte interculturel.
  • Une expérience avec l’AFD serait un plus.
  • Capacité à intégrer l’environnement local sous ses aspects politiques, économiques et historiques.

Date limite : 31 janvier 2024

Cliquez ici pour postuler