Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) recrute un(e) Expert(e) National(e) en santé publique, Tunis, Tunisie
Contexte
Le HCR, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, recherche les services d’un expert qualifié en santé publique pour améliorer la réponse sanitaire aux besoins des réfugiés et demandeurs d’asile, avec un accent particulier sur l’accompagnement et la prise en charge sanitaire des personnes les plus vulnérables et sauvegardé auprès du HCR. Ce travail vise à fournir un aperçu de l’état actuel des besoins, y compris dans les zones accueillant des réfugiés et des demandeurs d’asile en Tunisie, à identifier les défis et les opportunités pour améliorer l’accès et la qualité des soins de santé et à proposer des stratégies pour favoriser une meilleure santé pour tous à travers une collaboration renforcée avec les autorités sanitaires et d’autres parties lorsque cela est nécessaire.
Présentation du HCR
Le HCR dirige les efforts visant à protéger les personnes contraintes de fuir leur foyer à cause des guerres et des persécutions à travers le monde, en leur fournissant une aide vitale sous la forme d’hébergement, de santé, d’assistance financière multi-usage. L’agence dispose d’un bureau principal à Tunis et d’un bureau de terrain à Zarzis.
Conformément à l’accord de siège signé entre le HCR avec le gouvernement tunisien en juin 2011, la coopération des autorités tunisiennes avec le HCR dans les domaines de compétences de ce dernier, y compris dans le domaine de la santé, est régie – notamment – par les conventions internationales pertinentes ratifiées par la Tunisie et le Statut du HCR.
En date d’août 2024, environ 16.600 personnes sont enregistrées auprès du HCR et relèvent de son mandat, soit 13.100 demandeurs d’asile (79%) et 3.500 réfugiés (21%) au titre de la Convention relative aux réfugiés de 1951. Les principales nationalités incluent les Soudanais, le Sud-Soudanais, les Syriens, les Somaliens et les Érythréens. Parmi cette population, le HCR a enregistré un nombre important d’enfants non accompagnés dont 36% ont entre 10 et 15 ans, ainsi qu’un nombre croissant de femmes survivantes de violences basé sur le genre.
Justification
De manière générale, tous les réfugiés et demandeurs d’asile ont accès aux services de santé publique en Tunisie au même titre que les Tunisiens non assurés. Conformément aux politiques et principes directeurs sur la santé publique du HCR, une orientation systématique vers les systèmes publics est encouragée.
Jusqu’à récemment, le HCR avait en place un programme de santé qui s’articulait autour de deux axes principaux : le remboursement des frais médicaux pour les réfugiés reconnus et les demandeurs d’asile les plus vulnérables, ainsi qu’une composante d’ accompagnement dans les structures de santé publiques lorsque cela est nécessaire, en raison des vulnérabilités accumulées des personnes.
Actuellement, le HCR opère une révision de ses programmes d’assistance, y compris le programme d’assistance sanitaire. Cette révision vise à optimiser l’accès aux services de santé et à renforcer les capacités et le partenariat avec les structures publiques de santé. Cette révision repose sur les principes d’orientation systématique vers le système national public de santé, de synergie et de complémentarité avec les services existants, et de promotion de l’équité dans l’accès aux soins de santé pour tous.
Objectifs
Les principaux objectifs sont les suivants :
a. Mener une évaluation exhaustive des besoins en santé des réfugiés et demandeurs d’asile en Tunisie.
b. Analyser la prise en charge sanitaire actuelle des réfugiés et demandeurs d’asile en identifiant les réglementations, les structures de services, les acteurs clés et les meilleures pratiques liées à l’accès et la prise en charge des soins de santé primaires et secondaires des réfugiés et demandeurs d’asile
c. Identifier les faiblesses et les points forts, en mettant l’accent sur les plus vulnérables et les services de santé clés pour la prise en charge des réfugiés et demandeurs d’asile, ainsi que les goulots d’étranglement juridiques et pratiques, conformément aux principes de cohésion sociale et aux pratiques de non-concurrence
c. Évaluer les écarts entre les besoins et les réponses sanitaires actuelles et élaborer des stratégies pour combler ces écarts, en tenant compte des capacités, en examinant également les opportunités en ligne et dans les pays tiers, quand et si la mobilité de la main-d’ œuvre est une possibilité.
d. Mener des entretiens ciblés avec des informateurs clés et des acteurs de santé publique, explorer les opportunités pour un meilleur accompagnement et prise en charge pour les réfugiés et demandeurs d’asile et identifier les lacunes de la réponse existantes.
e. Tirer partie des données quantitatives et qualitatives disponibles au HCR et auprès d’autres acteurs pertinents sur les réfugiés et les demandeurs d’asile, en intégrant les résultats d’étude(s) antérieure(s) pour comprendre les besoins et défis auxquels les personnes sont confrontées. sont confrontées en tenant compte de leur âge, de leur sexe et de leur diversité.
f. Proposer des recommandations pratiques ainsi qu’un aperçu pour la conception de parcours santé pour faciliter l’accès des réfugiés aux soins de santé primaires et secondaires, en se concentrant sur les personnes les plus vulnérables, en fonction des capacités identifiées existantes des parties prenantes.
g. Suggérer des mesures pour favoriser la prise en charge sanitaire des réfugiés et demandeurs d’asile enregistrés par le HCR, identifier les lacunes de l’écosystème sanitaire et proposer un système qui améliore l’accès et la qualité de l’accompagnement et la prise en charge sanitaire pour tous, en particulier pour les plus vulnérables.
Méthodologie
L’expert en santé publique devra utiliser une combinaison de méthodes de recherche qualitatives et quantitatives, notamment :
a. Revue de la littérature sur les études, rapports et documents existants sur le système national de santé publique et la prise en charge des non-nationaux y comprenant les réfugiés et demandeurs d’asile.
b. Entretiens approfondis avec les principales parties prenantes du secteur de la santé, notamment les représentants du gouvernement, des réfugiés et demandeurs d’asile, des acteurs de la santé publique en général y compris les hôpitaux et les pharmacies.
c. Analyse des indicateurs pertinents du secteur de la santé et des données statistiques, intégrant les données obtenues à partir de l’enquête simultanée auprès des réfugiés et des demandeurs d’asile.
d. Analyse comparative avec les meilleures pratiques en matière de prise en charge sanitaire en tenant compte des normes nationales tout en appliquant les normes internationales dans le cadre de la stratégie globale de santé publique du HCR.
Livrables
Le consultant doit fournir les éléments suivants :
a. Rapport initial détaillant la méthodologie proposée, le calendrier et les sources de données.
b. Rapport complet d’analyse documentaire notamment des stratégies et autres instruments du HCR au niveau global, régional, et pays. Ce livrable comprendra également une liste de personnes ou d’institutions ciblées pour les entretiens avec les informateurs clés.
c. Rapport récapitulatif des résultats des entretiens avec les parties prenantes, mettant en évidence les points d’entrée pour améliorer l’accompagnement et la prise en charge sanitaire des réfugiés et des demandeurs d’asile, ainsi qu’en indiquant les personnes ou les institutions impliquées , y compris les autorités locales, le personnel de santé ainsi qu’avec les réfugiés et demandeurs d’asile.
d. Développer une stratégie de santé publique du HCR alignée sur les principes directeurs du HCR, prenant en compte les spécificités locales et les capacités des structures de santé publique. Cette stratégie devrait à la fois permettre de renforcer le partenariat entre le HCR et les structures de santé publique et capitaliser sur les possibilités de soutien notamment des agences onusiennes et programmes existants y comprenant de l’OMS à travers la Stratégie OMS pour promouvoir la santé et le bien-être des réfugiés, des migrants et des autres groupes déplacés dans la Région de la Méditerranée orientale.
e. Élaborer des procédures opérationnelles standardisées qui incluront les éléments suivants :
- Une détermination des types de soins de référence qui devraient être pris en charge par le HCR, en ligne avec les politiques nationales et globales du HCR.
- Une proposition de processus décisionnel de l’éligibilité.
- Une détermination des rôles et responsabilités au sein du HCR.
- Établissement de procédures standards pour la gestion médicale des cas individuels nécessitant un soutien ou un accompagnement de la part du HCR
- Établissement d’un processus de référencement des réfugiés ou demandeurs d’asile pertinent du mandat du HCR vers les établissements de santé (en particulier de niveau secondaire et tertiaire).
- Établissement d’un cadre de suivi et d’évaluation approprié
f. Rédiger un module de formation cibler sur les procédures opérationnelles standardisées.
Calendrier
La consultation devra être achevée dans un délai de 10 semaines à compter de la date de la signature du contrat, incluant les mises à jour régulières des progrès et l’approbation des livrables. L’effort accru pour la consultation est de 50 jours de travail effectif. La consultation se déroulera en fonction des phases suivantes :
Phase 0 : note d’orientation détaillant la méthodologie et les sources de données (recrutement)
Phase 1 : rapport sur l’analyse documentaire
Phase 2 : rapport récapitulatif des entretiens et consultations avec les parties participer
Phase 3 : première mouture de la stratégie pour validation
Phase 4 : consultations avec le ministère de la santé et autres parties participer pour validation
Phase 5 : validation de la stratégie
Phase 6 : rédaction du projet initial des procédures opérationnelles standardisées et du module de formation
Phase 7 : atelier de validation des POS
Phase 8 : finalisation des POS et du module de formation
Qualifications
L’expert en santé publique sélectionné doit posséder les qualifications suivantes :
a. Master avancé ou doctorat dans un domaine pertinent (santé, santé publique, etc.).
b. Expérience démontrée dans la réalisation d’études et de recherches en santé publique
c. Connaissance démontrée du système de santé tunisien et du contexte national.
d. Capacité avérée à traiter et à reprendre les informations existantes par écrit.
e. Capacité à se déplacer sur le terrain et à coordonner avec diverses parties impliquent.
f. Solides compétences en communication en français écrit ainsi que de l’arabe écrits et parlés
Description de poste standard
Langues requises
Langues souhaitées
Qualifications supplémentaires
Compétences
Éducation
Certifications
Expérience professionnelle
Autres informations
Ce poste ne nécessite pas d’habilitation fonctionnelle
À domicile
Non